27/04/2016

Le tigre de poche - 2


9 h 11  - Zone N - Une rue dont je connais pas le nom

Du coin de l’œil, je jette un œil à l'heure qui s'affiche désormais dans mon champs de vision puis je m'amuse à zoomer sur les fenêtres du building pour tester mes nouvelles lentilles.
C'est un truc de dingue ces jouets des habitants des villes quand même, ça ressemble aux super-pouvoirs des héros des comics que je m’achète dernièrement et c'est discret, pratique, confortable.

Je savais même pas qu'on pouvait avoir ça... Ça m'a couté 800 dollars, mais ça reste plus abordable que des Cyberoptiques... Et c'est plus rassurant que de se dire "Tiens si un mec me retirait les yeux sous anesthésie, oh mais que voila une belle idée".

En plus, j'ai vu dans le marché inférieur d'Utopia qu'ils avait d'autres lentilles spéciales, j’espère pouvoir m'en payer une nouvelle paire avec le boulot de ce contrat.

D'ailleurs, si je ne me trompe pas "elle" devrait se pointer d'ici quelques minutes. Elle...Une femme... c'est plutôt rare que j'ai à tuer une consœur, mais... bah, j'ai pas le temps pour les réflexions, un boulot c'est un boulot.

Je jette un oeil à mon portable pour checker la photo de ma cible, une rousse, yeux vairons, et un tatouage tribal sur le visage, un visage assez commun et une hygiene relative.
D'après Carl c'est une autre de ses 'employées offshores' ce qui m’embête un peu... Ça veut dire que ce salaud peut décider sur un coup de tête de me trouer le dos un de ces quatre. Va me falloir une autre planque rapidos, qu'il ne connaitra pas cette fois.

Ah, c'est la merde de n'avoir qu'un employeur fixe, je devrais chercher quelqu'un d'autre.

J'ai envie de reregarder mon portable, mais ca manque de discrétion la gamine qui zieute son tél toute les deux minutes dans une ruelle! AH, mais voila! je me prendrais la lentille qui fait affichage Bluetooth, ça sera cool.

Snnn.

Un reniflement sur ma gauche me fait tourner la tête. Bingo, voila ma cible qui remonte la ruelle, elle passera à coté de moi, et grimpera par l'escalier de secours jusqu'à sa piaule au troisième.
Je connais ton parcours par cœur, chérie, je suis ton ombre depuis trois jours. Aujourd'hui tu as choisi une tenue plus légère, un short et un t shirt, sans doute parce qu'il fait une chaleur à crever, mais j'ai rien contre ton choix.

Toute cette peau exposé au soleil fait plus d'endroit où tirer pour te buter sans craindre un pare balle.
Bon, allez, un sourire, une phrase pour détourner ton attention, et je t’envoie dans le caniveau avant que le temps change.

"Excuses moi? Tu as du feu?"

Je me redresse en souriant, révélant ma main droite ou trône une clope malmenée. Puis je lui fais mes yeux de chien battu. Je l'ai vue répondre à une proposition similaire avant hier, bon après je suis pas un mec baisable, mais ça se tente. Et bingo, elle ralentit, pour me toiser, un peu comme un chien errant regarderait une carcasse fraiche en se demandant "Oh man, par quel bout je commence ?"

"Ca se peut."

Voila qu'elle me sourit, je maintient ma posture, tachans de dissumler mon arme et mon evie de meutre. Visiblement avec succès car elle extirpe un briquet de sa poche, avant de le faire claquer pour l'ouvrir. Je m'avance avec ma cigarette pour l'allumer, puis je produit quelques bouffées de fumée aux parfums synthétique pour lui faire croire que j'allume ma clope avec toute mon attention.

Le parfum du cacao se repend dans l'air et la fumée danse violemment quand je tire trois balles dans sa cuisse. Un sourire se dessine sur mon visage, tandis que je commence à anticiper la suite de mon meurtre.

Mais mon sourire s'éfface à mi-chemin, les balles lui traversent la cuise en produisant un étrange bruit, un bruit organique mais pas complétement. Alors qu'une gerbe de sang est projetée par l'impact des balles arrache les chairs de sa cuisse pour les étaler sur mes bras, je constate (avec horreur) que non seulement ma cible est encore debout, mais en prime que sa surprise laisse en un éclair la place au regard froid d'une tueuse. 

Une seconde n'a pas le tant de s'écouler que je plaque mon canon sur son abdomen, mon arme crache de fureur et de nouveau l'impact Organique sonne faux, tandis qu'une nouvelle giclée de sang vient cette fois me chatouiller le menton.

Un frisson me parcourt alors l'échine. Je vais crever.

Par instinct, je penche la tête, évitant de justesse un coup de couteau destiné à ma gorge. Mon adversaire se place en position, tenant désormais un couteau papillon, je remarque du sang perlant de sa lame, et une douleur soudaine qui me frappe à la nuque.

La douleur reflux rapidement et je quelques gouttes de sang perler pour glisser le long de mon coup. A quelques millimètres près j'avais la carotide ouverte et l’espérance de vie d'une croquette dans un camps de clochards.

J'inspire, le regard fixé sur son arme, et la voila qui se fend, encore dans l'optique de m'enfoncer sa lame jusqu'à la garde en travers de la gorge, le fil de l'acier m’effleure de nouveau de justesse et la douleur diffuse< de nouveau.

Je peux sentir mes clavicules titillées par mon sang, et mes yeux se voilent légèrement à cause des larmes que je retiens. Pas le temps pour ces conneries, je vide le reste de mon chargeur sur mon adversaire.

Les balles touchent, toutes allant de son abdomen à son front en provoquant des éclats de viande et de tissus qui m'aspergent. Malgré le tir je dois de nouveau eviter un coup d'estoc, qui cette fois vient trancher une mêche de cheveux et m'entailler le lobe de l'oreille.

Alors que je recharge, je remarque une de mes cartouches écrasée sur son front comme un mégot dans un cendrier....

"putain de robot."

Je crache ces mots, avant de braquer mon arme en direction de sa putain de geule de chienne, et je vide la totalité de mes munitions sur son visage.

Mes balles faites pour detruire les chairs lui ravage la viande de synthese qui cache sa face métalique, mais ne doivent pas lui faire pas grand chose. Néamoins, la masse visqueuse qui lui sert de gueule ne doit pas l'aider à voir, vu que son nouveau coup de couteau me rate.

Alors que j'expédie mon chargeur vide sur le sol en actionnant le mécanisme du pouce, je récupere mon chargeur spécial avant de braquer mon arme en direction du visage mécanique qui viens de finir de se "debarbouiller".

Mon arme crache, et les coups de feux retentissent dans la ruelle, cette fois pas de balles subsonnique, mes 'munitions' spéciales m'arrachent les tympans. Et pas que, car elle passe de part en part de la boite de conserve qui servait de cervelle à cette putain de poupée.

Son corps s'immobilise alors et c'est sans une once d’hésitation que je me barre. Je ne peux qu'esperer qu'elle soit "morte", car maintenant que mon coeur se calme, je constate que mon poignet gauche est de plus en plus douloureux, et que ma vision se trouble à cause de l'anémie.

Tu parles d'une journée de merde

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