Oula, j’ouvre deux fois ma gueule sur un site décédé.
À croire que j’y reprends goût. Mais bon : je pratique, je m’interroge, je rédige. Chacun ses biais.
Ce blog manque de constance de toute façon.
Toujours est-il que dernièrement, je joue, je masterise... bref je profite d’une petite vie de rôliste.
J’ai réussi à motiver une personne (voire deux) à se coller au rôle de Meujeu, et j’ai des discussions plus théoriques sur comment on aborde le pratique du JdR avec un très cher binôme.
(On devient petit à petit des vieux, faut regarder la réalité en face. Ce blog a quoi ? Dans les dix ans maintenant ?)
En tout cas, j’ai fait quelques petites tables avec des enfants, 6-8 ans. Et c’était sympa.
Les gosses, ça aime les histoires. J’ai testé Petit détective de monstres, qu’on vous vend pour 3+ (et waouh… soit c’est moi, soit c’est ma progéniture, soit je vis dans un coin où les gosses de 3 ans sont des abrutis).
Mais 3 ans... c’est chaud.
Y’en a qui n’ont pas encore mis un pied à l’école selon leur date de naissance, alors leur demander attention et participation active… Le tout avec une maîtrise de la langue encore aléatoire...
Franchement, j’y crois zéro au "3 ans".
Et je parle pas de marmaille croisée lors d’un événement. Je parle de celle que je nourris.
Et je l’adore, hein. Je la valorise même ! Mais ils ne sont pas en état de faire une partie d’enquête de 20-30 minutes ou même un porte-monstre-trésor...
Je devrais chercher un jeu de société dans ce concept, mais même à 4 ans, bah, c’est assez aléatoire : l’énergie, l’attention…À la limite, en individuel, pour profiter d’un temps avec le parent, sans la fratrie. Et encore… J’ai pas envie de rater l’entrée de la prochaine génération dans le JdR — ça va être mon vivier de table pour les années à venir.
Alors j’ai ciblé du 6-8 ans (et je vous conseille cette tranche d'age).
Pour rester dans le principe de « l’enfant » (on cherche à répandre le JdR ici), mais puisque pour l’initiation on ne sait jamais qui arrive et avec quel passif, mieux vaut, à mon sens, viser du CP à minima. Un rapport à l’écrit minimal. Des petits scénarios. Des meeples de couleur. Et des plans.
(J’aime les plans.) On avance, on enquête, on trouve un monstre, on le capture. Fin.
Pour ça, j’ai testé le très mignon "Détective de monstres". Simple, mécaniques efficaces.
Et j’ai eu, par deux fois, le moment de silence devant deux yeux avides d’une seconde enquête... alors que j’étais éreinté par les 30 minutes d’intense réflexion et d’action. (On peut pas trop siroter son café devant un groupe qui se prend la tête sur un point de détail avec les enfants, faut cracher sa salive.)
C’est un chouette public, les enfants. Ça aime les histoires. Ça aime les dés.
Du coup, j’ai griffonné et mis en page un système (oui, un système, joli mot pour dire "lance un dé") pour partir sur un truc plus malléable de mon point de vue. Un porte-monstre-trésor, dirons-nous.
J’aurais bien voulu un système plus complexe à la D&D, mais là encore, si les règles peuvent se résumer à : Dé + Truc… c’est mieux.
(je garde l'idée de faire repartir sur un truc à la DD ou plus probablement à du Cyberfuzion (mon vieux bébé qui doit être bien dégeulasse avec le recul) mais réadapté à du fantasie... Shadowrun mais avec des épées...
Et puis aussi parce que je vise des sessions de 20/30 minutes.
(Même s'il s’avère que pour des 6-8 ans, si vous leur vendez un peu le concept, c’est fini : ils ne veulent plus partir.)
Et ça a bien marché. Taper sur des monstres, ça marche toujours comme recette. On explore, on tape, on serre les dents sur un boss, et on loot deux-trois trucs. Paf, super recette.
Alors on n’est pas sur du dirigisme. Mais on le touche du doigt. Les joueurs doivent pouvoir explorer à leur manière et se dépatouiller. Et la c'est un grand débat de philosophie entre la liberté du joueur, le rôle du dé, du MJ *insérez la votre diatribe personnelle*Et merde je dérape.
Je suis de l'ancienne école, j'aime bien la différenciation entre le MJ et le Joueur. Je n'ai rien contre le tout participatif mais j'y trouve pas mon compte. J'aime raconter une histoire comme MJ et la décortiquer comme Joueur. Du coup, ça demande une histoire, un scénario.
J'ai une tendresse pour le bac à sable comme concept, mais j'ai pas des joueurs et des sessions de jeux assez réguliers pour que ça marche.
Je n'ai pas de table avec des enfants, pas encore, je fais de l'initiation et des petites parties. Donc le plus simple est de prévoir de petits "donjons" pas de couloir multiples qui mènent à un seul points, mais un espace à plusieurs chemins dont l'un même au "gros défi".
L'échec reste possible s'il font n'importe quoi, mais le scénario reste prévu pour être "gagné".
Donc oui, ca sent fort le dirigisme, mais l'approche et la gestion des événements est laissé à nos débutants en herbe.
Je trouve qu'on n'échappe pas à cette main invisible qui guide le scénario. Mais la encore, ma philosophie concerne des parties "isolées" et bien souvent d"initiation".
Pour faire des tests avec des ados à l'occasion. La recette Porte-monstre-trésor bref, donjon a explorer, aide au support de l'imagination.
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